Rosa Louise Parks

Son existence est un exemple pour tous ceux qui aspirent à changer la société…
 
Rosa Louise Parks
(1913-2005)
 

Née à Tuskegee en Alabama, couturière de son état, Rosa Louise Mac Cauley vivait dans le centre de Montgomery, capitale de l’État d’Alabama, au sud des Etats-Unis. Chaque jour, pour rentrer chez elle, elle prenait le bus. À cette époque, la règle était simple. Les bus étaient divisés en trois parties : l’avant était réservé aux Blancs (les Noirs n’avaient même pas le droit de rester debout dans l’allée correspondante); l’arrière était réservé aux Noirs; une aile « charnière » était accessible aux Blancs et aux Noirs (mais un Noir devait se lever dès qu’un Blanc en avait besoin). Ce 1er décembre 1955, il n’y a plus de place dans la section avant, réservée aux Blancs. Le chauffeur ordonne à Rosa Parks – alors âgée de 42 ans – de céder sa place à un passager Blanc. Devant son refus d’obtempérer, elle est arrêtée. Les Noirs (75% des clients de la compagnie de bus) réagissent en boycottant les bus de la ville. S’organisant de façon très solidaire, certains n’hésitent pas à marcher. Des taxis proposent de transporter les gens au prix pratiqué par les transports publics, soit 10 cents. Après 382 jours de boycott, la communauté noire gagne son pari et obtient le droit à un traitement équitable dans les autobus. La Cour Suprême rend son verdict le 13 novembre 1956 : les lois ségrégationnistes de Montgomery sont déclarées illégales. Après cette victoire, menacée, sans emploi, Rosa Parks déménage vers Détroit dans le Michigan.

Rosa n’a pas décidé, un beau matin, de se rebeller contre le sort fait à sa communauté. Elle militait depuis longtemps, avec son époux Raymond Parks, dans des associations de défense des droits civiques et était secrétaire du National Association for the Advancement Of Colored People (NAACP) en 1943, année où, déjà, elle refusa d’obéir à la règle qui imposait aux Noirs de pénétrer dans les transports publics par la porte arrière. Toute sa vie, elle resta active, notamment dans la Conférence chrétienne méridionale de leadership. En 1987, elle fonda l’institut Rosa et Raymond Parks pour le développement personnel des jeunes Noirs. Elle reçut de très nombreuses distinctions, notamment la « médaille du NAACP’s Spingarn » (1970), le prix Martin Luther King Jr. (1980), la « médaille de la liberté » des mains de Bill Clinton (1996), la « médaille d’honneur du Congrès américain » (1999).

L’amitié de Virginia Durr
L’éducation de R. Parks à l’école rurale de Pine Level ne la destinait pourtant qu’à être blanchisseuse, serveuse ou couturière. Sa rencontre déterminante avec l’une de ses patronnes, membre de la section interraciale du conseil politique féminin, devait changer le cours de son existence. Il s’agit de Virginia Durr, épouse d’un avocat blanc influent, qui montre à son employée comment utiliser la pression politique pour faire cesser les pratiques ségrégationnistes. Mme Durr incite Rosa à fréquenter la Highlander Folk School, dans le Tennessee, établissement qui offre un enseignement pratique à un public mixte : apprendre à défendre son salaire, s’inscrire sur une liste électorale et s’organiser politiquement.

À la mort de Mme Parks, survenue le 24 octobre 2005, 200 autobus de la ville de Montgomery portèrent des rubans noirs en signe de deuil. Et plus de 30 000 personnes s’inclinèrent devant son cercueil exposé dans la rotonde du Congrès, où des présidents et des héros de guerre avaient reposé avant elle.

Le geste de Rosa Parks marque symboliquement la naissance du mouvement pour les droits civiques.

Sources :