Télégraphie de chemin de fer : Granville T. WOODS (1856-1910)

Inventeur fécond.
L’Office des brevets des Etats-Unis lui reconnaît une soixantaine de brevets.

 
Granville T. Woods est un autodidacte doué, qui a forgé son savoir dans les livres sur l’électricité et l’électronique. Son enfance n’échappe pourtant pas à la destinée de la plupart des Noirs de l’époque : à dix ans, il est obligé de quitter l’école pour subvenir aux besoins de sa famille. À la fin des années 1880 cependant, on le verra à la tête d’une fabrique de téléphones, télégraphes et équipements électriques qu’il a fondée : la Woods Electric Company. Ci-dessous, la liste non exhaustive des brevets témoigne de l’incontestable contribution de cet inventeur-né au monde des communications :

  • No 299894, en 1884, premier brevet pour l’amélioration de l’appareil de chauffage central;
  • No 308876 du 2-12-1884, pour un transmetteur téléphonique;
  • No 315368, en 1885, pour la « Telegraphony »1 (acheté par l’American Bell Telephone Company of Boston);
  • No 373383 du 15-11-1887, pour la télégraphie de chemin de fer «railway telegraphy »2;
  • No 438590 du 14-10-1889, pour un interrupteur automatique de circuits électriques;
  • No 569443 du 13-10-1896, pour un rhéostat amélioré3;
  • No 639692 du 19-12-1899, pour des manèges de divertissement;
  • No 667110 du 29-01-1901, pour le développement du « third rail »4 ;
  • No 701981 du 10-06-1902, pour un frein à air automatique (acheté par la Westinghouse Air Brake Company de Pennsylvanie);
  • No 833193 du 16-10-1906, pour un appareillage de sûreté destiné aux chemins de fer.

Né à Columbus (Ohio) le 23 avril 1856, Woods s’éteint à New York le 30 janvier 1910 sans avoir reçu de titres honorifiques. Toutefois, que des sociétés réputées aient été intéressées par ses inventions au point d’en acquérir les brevets prouve que son génie créatif était bien connu, à défaut d’être reconnu.

Amené devant les tribunaux par des compagnies qui contestaient ses droits à des brevets, Granville T. Woods obtiendra gain de cause par deux fois, y compris contre la compagnie de Thomas Edison, qui revendiquait l’antériorité du système de télégraphie à induction.
 
Sources :

  • Yves Antoine, Inventeurs et savants noirs, Paris, éd. L’Harmattan.
  • www.associationarchive.com – R.-L. Parfait Etilé. Ingénieur. Egyptologue.


1 Appareil combinant la télégraphie et la téléphonie, rendant inutile l’apprentissage du morse.
2 Système de communication entre un train en marche et la gare ou entre les trains eux-mêmes.
3 Système de distribution électrique utilisé dans les théâtres pour éteindre graduellement les lumières.
4 Concept du système de transports publics souterrains, utilisé encore aujourd’hui par les métros de la plupart des grandes villes.