L’abbé Grégoire (1750-1831)

Un homme fidèle à ses convictions…
L’abbé GRÉGOIRE
1750-1831
 

Ecclésiastique et homme politique français, Henri Grégoire se fait connaître par un ouvrage publié en 1788 : Essai sur la régénération physique morale et politique des Juifs. Dépeint comme « le plus honnête homme de France », il devient l’avocat des Juifs, des Noirs et des esclaves. Car son cheval de bataille, c’est la tolérance et la liberté. C’est ainsi que, dès 1789, l’abbé Grégoire demande que le respect et l’égalité des droits s’appliquent aux Noirs, libres ou non.

Né en 1750 à Vého, près de Lunéville, en Lorraine, ordonné prêtre en 1774 ou 1775, puis évêque de Blois en 1790, l’abbé Grégoire est un abolitionniste convaincu. Cofondateur de la « Société des Amis des Noirs » créée à Paris en février 1788, il en devient le président deux ans plus tard.

L’abbé Grégoire est à l’origine :

  • du décret du 28 septembre 1791 accordant aux Juifs leurs droits;
  • du décret du 4 février 1794 abolissant l’esclavage (malheureusement rétabli le 20 mai 1802);
  • de la proclamation, en février 1795, de la liberté des cultes.

Du soulèvement des esclaves noirs à Haïti en 1791 jusqu’à l’indépendance du pays en 1804, seul l’abbé Grégoire resta fidèle à ses convictions, n’hésitant pas par exemple à déclarer publiquement dans la « Lettre aux citoyens de couleur, Nègres libres », qu’il fallait être « frappé de cécité morale » pour ne pas mettre fin au « crime » que représentaient « les établissements fondés sur l’esclavage ». Fervent républicain, il risqua sa vie en luttant farouchement contre la tyrannie de Bonaparte et fut l’un des premiers à voter son expulsion du trône de France en 1814.

Le 12 décembre 1989, lors des cérémonies entourant le bicentenaire de la Révolution française, l’abbé Grégoire rejoignit au Panthéon son fils spirituel, Victor Schoelcher (1804-1893), initiateur du décret du 27 avril 1848 abolissant définitivement l’esclavage.

La Bibliothèque de la Société de Port-Royal et celle d’Orléans conservent des dossiers de l’abbé Grégoire.

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