Pionnier de la recherche sur l’embryon humain : Ernest Everett Just (1883-1941)

Pionnier de la recherche sur l’embryon humain…

 
Né à Charleston (Caroline du Sud), le brillant diplômé du Collège de Dartmouth s’adjuge des honneurs spéciaux dans plusieurs disciplines incluant la botanique, la biologie, la zoologie, l’histoire; les plus hautes distinctions en grec; la bourse d’études Rufus Choate (avocat et sénateur du Massachusetts, 1799-1859) durant deux années. Il est en outre le seul étudiant de sa classe à obtenir le baccalauréat avec la mention honorifique Magna Cum Laude en 1907. Ernest Everett Just enseigne au département d’anglais et à l’école de médecine de l’Université d’Howard et dirige dès 1909 des travaux de recherche au Marine Biological Laboratory à Woods Hole (Massachussets). À l’Université de Chicago, il soutient avec succès une thèse sur les études de fertilisation et devient, en 1916, docteur en zoologie.

Les contributions du Docteur Just portent essentiellement sur la cellule et la question de la fécondation. Il arrive en effet à démontrer que la fécondation résulte fondamentalement de la réaction entre l’ovule, l’ectoplasme (partie superficielle de la cellule animale ) de l’ovule et le spermatozoïde. Il affirme que l’ectoplasme, loin d’être dépourvu d’intérêt, est au contraire nécessaire à la fécondation. Ses travaux sur la matière de fertilisation, la parthénogenèse expérimentale, l’hydratation et la division des cellules, la déshydratation des cellules vivantes, l’effet des rayons ultraviolets dans le nombre croissant de chromosomes dans les animaux, etc. ouvrent la voie, entre autres, au projet de détermination du sexe.

Coauteur de l’ouvrage scientifique « General Cytology » publié en 1924, auteur de « The Biology of the Cell Surface » en 1939 et de « Basic Methods for Experiments on Eggs of Marine Animals » en 1940, Just a également collaboré à des revues scientifiques, dont une monographie sur la fertilisation, en compagnie d’autres biologistes du monde, afin de cerner les problèmes fondamentaux de la fonction et de la structure de la cellule. Il travaille aussi comme chercheur adjoint de l’institut de biologie Kaiser Wilhem à Berlin et dans les laboratoires biologiques marins de Naples et de Sicile. Membre de la Corporation of The Marine Biological Laboratory, élu membre de l’American Society of Naturalists, de l’American Association for the Advancement of Sciences, vice-président de l’American Society of Zoologists, il est invité dans des universités de renom, telle La Sorbonne à Paris.

Bien que la mémorable conférence intitulée « Le Rôle du Cytoplasme cortical dans les phénomènes vitaux » qu’il donne en 1930 à Padoue en Italie à la « 11e Assemblée Internationale de Zoologistes » conforte le Docteur Just comme sommité dans le domaine de la recherche sur le fonctionnement des cellules, de la génétique et de l’embryon humain, il n’en paiera pas moins un lourd tribut à la ségrégation raciale.
 
Sources :

  • www.africamaat.com (rédacteur : J.-P. Omotunde – chercheur en histoire)
  • Inventeurs et savants noirs. Yves Antoine