Millionnaire et militante : Sarah B. Walker (1867-1919)

Première femme d’affaires noire millionnaire

 
Sarah Breedlove Walker fit fortune en créant, sous le label « C.J. WALKER », une gamme complète de soins pour les cheveux, destinée aux femmes noires (marché encore ignoré des manufacturiers). Avant-gardiste dans la stratégie de commercialisation de sa ligne de cosmétiques, Mme Walker (du nom de son 3e époux) utilisa la méthode du porte-à-porte, visitant les clients pour leur démontrer l’efficacité de ses préparations qu’elle eut l’originalité de présenter dans des petits pots décorés à son effigie. En 1918, 2 000 «agents Walker » munis d’un cartable noir contenant le nécessaire à coiffure, reconnaissables à leur tenue uniforme -longue jupe noire et chemisier blanc-, sillonnaient la région du Sud et de l’Est des Etats-Unis.

Soutenue par les journaux et magazines pour Noirs, Madame Walker fut certainement une des femmes afro-américaines les plus connues dans les années 20. La notoriété de la remarquable femme d’affaires traversa les frontières grâce à la célèbre meneuse de revue du Moulin Rouge à Paris, Joséphine Baker, américaine noire, dont la coiffure fascinait les Parisiennes. Une entreprise française s’empara d’ailleurs du filon en créant un produit similaire baptisé la « Baker-Fix ».

Première femme d’affaires noire millionnaire, fille d’esclaves affranchis, Sarah B. Walker soutint de nombreuses causes sociales, politiques et éducatives (dons à des orphelinats et instituts pour jeunes filles noires; à la NAACP, la plus ancienne organisation des droits civils du pays); fonda un centre de formation pour ses employés ainsi qu’une académie de formation pour les jeunes filles en Afrique de l’Ouest.

Mme Walker s’éteignit le 25 mai 1919 dans son manoir situé près de New York.

Sources :